Chapitre 1: Une introduction sur l’émergence du Chiisme

Par La Grâce du Nom de DIEU, Le Tout Miséricordieux, Le Très Miséricordieux.

 

Auteurs : Masoud Basiti & Zahra Moradi 

"Les Collaboratrices Bénévoles", avec la participation d'Alice Assaf

   

Tout au long du cours universitaire "Qui sont les Chiites et que disent-ils?", nous examinerons l'émergence du Chiisme, traiterons des fondements de la croyance chiite et présenterons l'Islam authentique. 

    

Chapitre 1: Une introduction sur l’émergence du Chiisme

La signification de « Chiite »

Le mot français « Chiite » a pour racine le mot [arabe] ش ي ع (Shi`a) et signifie celui qui accompagne, suit, adhère à l’opinion (est partisan) ou apporte son aide[1]. Par exemple, dans le Saint Coran**, le terme [arabe] « Shia » est utilisé pour se référer à un des partisans du Prophète Moïse[2] (AS), ainsi que du Prophète Abraham[3] (AS). Au fil du temps, le mot a pris une signification particulière et a été utilisé uniquement pour désigner le groupe qui a suivi et a obéi à Ali ibn Abi Talib (AS)[4] en tant que successeur du Prophète Mohammad (PSLF[5])[6].

Les Chiites croient que le dernier Messager de DIEU est le Prophète Mohammad (PSLF) qui, par Décret Divin, a désigné 12 personnes comme guides et leaders après lui (PSLF). Ces 12 hommes ont été choisis par DIEU - Exalté soit-IL - et ont été présentés aux gens durant la vie du Prophète (PSLF). Le Prophète (PSLF) a demandé aux gens de prêter le serment de suivre ces 12 successeurs comme guides et leaders[7]. Le premier successeur était Ali ibn Abi Talib (AS), après lui son fils aîné Hassan ibn Ali (AS), puis Hussein ibn Ali (AS), suivi des 9 autres [successeurs] issus de la descendance de Hussein (AS). Le 12ème successeur, Al-Mahdi (AS), est le sauveur promis dans toutes les religions divines, qui apportera la paix et la tranquillité à la terre entière à la Fin des Temps. Il est déjà né et vit parmi les gens de telle sorte qu’il ne sera reconnu que le jour où DIEU - Exalté soit-IL - ordonnera sa réapparition.

Seul un petit groupe de croyants de l’Islam a suivi le testament du Prophète (PSLF) et Le Commandement explicite de DIEU afin de reconnaître ces 12 successeurs comme Imams et leaders. Ce groupe, qui a reconnu, aidé et suivi Ali ibn Abi Talib (AS) et les 11 Imams (AS) après lui, sont connus en tant que « Shia » (traduit en français par « Chiites ») et l’ensemble de leurs croyances est connu sous le nom de « Chiisme ».

 

Le fondateur du Chiisme 

Certaines personnes pensent que le Chiisme a été fondé de nombreuses années après la mort du Prophète Mohammad (PSLF)[8]. En réalité, l’histoire des « Chiites » et du « Chiisme » est aussi longue que l’histoire de l’Islam lui-même. Le fondateur du Chiisme était le fondateur de l’Islam : le dernier Prophète, Mohammad (PSLF).

Les documents historiques acceptés par tous les musulmans montrent que la première personne qui a utilisé le terme « Shia » (traduit en français par « Chiite ») a été le Prophète Mohammad (PSLF). À plusieurs reprises, le Prophète (PSLF) a utilisé ce terme pour désigner les partisans d’Ali ibn Abi Talib (AS). Par exemple, on peut se référer à la narration de Jaber ibn Abdallah Al-Ansari, un aide et compagnon du Prophète (PSLF). Jaber a raconté : « Nous étions chez le Prophète - que DIEU prie sur lui et [lui accorde le] Salut, puis Ali est entré, alors le Prophète - que DIEU prie sur lui et [lui accorde le] Salut - a déclaré : “[Je jure] par CELUI Qui détient ma vie entre Ses Mains, que cet homme et ses Shia (partisans) seront les victorieux au Jour du Jugement”. Puis [le verset suivant] a été révélé :“Certes, ceux qui ont cru et accompli de bonnes œuvres, ceux-là sont les meilleurs de la Création” »[9]. 

Même si le terme « Chiite » a été utilisé occasionnellement pour désigner les partisans d’autres personnes qu’Ali ibn Abi Talib (AS) au début de l’histoire de l’Islam, comme les chiites de Mouawiya (qui ont suivi Mouawiya ibn Abu Sufyan), ce terme est progressivement devenu réservé aux partisans d’Ali ibn Abi Talib (AS). 

Pour quelles raisons Ali et ses enfants (AS) se distinguent de toutes les autres figures de l’histoire islamique ?

     

Caractéristiques uniques d’Ali (AS) 

Aucune autre personne après le Prophète (PSLF) n’avait les caractéristiques uniques possédées par Ali ibn Abi Talib (AS). Dans l’hypothèse où le peuple, plutôt que DIEU Exalté soit-IL, avait dû choisir la meilleure personne et la plus qualifiée pour succéder au Prophète (PSLF), personne n’aurait été plus approprié qu’Ali (AS). Voici quelques-unes des caractéristiques uniques d’Ali (AS) : 

-    La lignée pure d’Ali : Ali (AS), qui était le cousin du Prophète (PSLF), est venu au monde d’une lignée pure et distinguée. Les ancêtres de Mohammad (PSLF) et d’Ali (AS) étaient tous monothéistes et disciples d’Abraham (AS)[10]. À toutes les époques, les ancêtres de Mohammad (PSLF) et d’Ali (AS) ont tenu une place importante dans le cœur des gens grâce à leurs efforts pour obtenir la justice, défendre les opprimés et améliorer la vie des gens[11].

-    Le miracle de sa naissance : dans l’Histoire, Ali (AS) a été la seule personne à qui DIEU - Exalté soit-IL - a donné la permission de naître dans la Sainte Kaaba de façon miraculeuse. Les murs de la Kaaba se sont ouverts pour que (sa mère) Fatimah bint Assad, qui était enceinte d’Ali (AS), puisse entrer dans le saint édifice. Après son entrée, les murs se sont refermés. Pendant trois jours et trois nuits, personne n’a pu pénétrer dans la Kaaba, même par la porte. Après cette période, le mur s’est à nouveau ouvert et Fatimah en est sortie portant son bébé (Ali) dans ses bras[12].

-    Son éducation par le Prophète (PSLF) : dès sa plus tendre enfance, Ali ibn Abi Talib (AS) a été élevé dans la maison du Prophète (PSLF), sous sa supervision[13]. Ainsi, Ali (AS) a pu, plus que toute autre personne, bénéficier des caractéristiques morales exemplaires du Prophète (PSLF), telles que l’honnêteté, la loyauté, l’amour et la politesse (courtoisie). 

-    Le premier musulman : tous les historiens s’accordent à dire qu’après que le Prophète de la Miséricorde (PSLF) a reçu la Mission Divine de guider le peuple, Ali (AS) a été le premier à croire en lui[14]. 

-    Le soutien indéfectible du Prophète (PSLF) : en raison des circonstances particulières de cette époque, le Prophète (PSLF) n’a invité les gens à l’Islam qu’en secret durant les trois premières années de sa mission[15]. Pendant tout ce temps, Ali (AS) et Khadija (l’épouse bien-aimée du Prophète) ont été les seuls à soutenir le Prophète (PSLF) pour guider le peuple. 

-    Présenté comme le successeur du Prophète (PSLF) dès que sa mission fut rendue publique : au bout de 3 ans, le Prophète (PSLF) a reçu l’ordre de rendre sa mission publique. Pour commencer, il a reçu l’Ordre de DIEU d’organiser un rassemblement et d’inviter ses proches, qui étaient tous des membres de l’élite mecquoise. Lors de ce rassemblement, après avoir expliqué sa mission, il s’est adressé à l’auditoire et a demandé : « Qui m’aidera dans cette mission afin qu’il devienne mon héritier, mon vizir et mon successeur ? ». Tous les historiens sont d’accord pour dire que parmi les personnes présentes, seul Ali (AS) s’est porté volontaire pour aider le Prophète (PSLF) et soutenir sa Mission Divine. Le Prophète (PSLF) a réitéré cette demande 3 fois, et à chaque fois, seul Ali (AS) s’est déclaré prêt à l’aider. Ainsi, lors de la première invitation ouverte et officielle à l’Islam, le Prophète (PSLF) a présenté Ali (AS) comme son héritier, son vizir et son successeur[16]. 

-    Le Témoignage de DIEU sur la pureté d’Ali (AS) : le Prophète (PSLF) a toujours mis en valeur la pureté et la piété d’Ali ibn Abi Talib (AS)[17]. DIEU - Exalté soit-IL - a également certifié l’infaillibilité d’Ali (AS) dans le verset d’al-Tathir (de la Purification)[18]

-     Le courageux défenseur de la vérité : Ali (AS) a toujours été aux côtés du Prophète (PSLF), défendant les personnes sans défense, pendant les guerres que les ennemis de la vérité ont lancées contre les croyants en DIEU l’Unique[19]. 

-     Prêt à affronter la mort pour protéger le Prophète (PSLF) : Gabriel (l’Ange de la Révélation) a informé le Prophète (PSLF) d’un complot fomenté par les polythéistes de différentes tribus mecquoises pour l’assassiner. Le Prophète (PSLF) en a également informé Ali ibn Abi Talib (AS). Lorsque les terroristes ont attaqué la maison du Prophète (PSLF) pendant la nuit, pour le tuer lâchement dans son sommeil, ils ont vu qu’Ali (AS) dormait à sa place. Il (AS) a mis sa propre vie en danger et a dormi dans le lit du Prophète, afin d’assurer la sécurité du Prophète (PSLF) et l’avenir de l’Islam[20]. 

-      La vérité et Ali (AS) : le Prophète (PSLF) a déclaré « Ali est avec la vérité et la vérité est avec Ali »[21]. Il n’a dit cela à propos d’aucun autre individu. Le Prophète (PSLF) a également prié pour lui en disant : « Mon DIEU, oriente la vérité avec lui là où il s’oriente »[22]. 

-     La Générosité d’Ali : Ali (AS) faisait des travaux manuels tout en jeûnant et donnait son salaire aux nécessiteux. Il donnait son propre Iftar (nourriture utilisée pour rompre le jeûne) aux affamés et restait lui-même si affamé qu’il attachait une pierre à son ventre. Sa générosité était telle que DIEU - Exalté soit-IL - a fait l’éloge de son sacrifice dans le Saint Coran[23].

-    L’Arche du salut : le Prophète (PSLF) a décrit Ali (AS) et les 11 guides de la descendance d’Ali (AS) comme étant le bateau du secours pour l’humanité, semblable à l’Arche de Noé. Quiconque s’accroche à eux sera sauvé et quiconque se rebelle contre eux se noiera[24]. 

-    La Voie Droite : au cours de leurs prières quotidiennes, les Musulmans demandent à DIEU - Exalté soit-IL - de les guider vers le « Droit Chemin »[25]. Le Prophète (PSLF) a expliqué aux gens que la Voie Droite Divine qu’ils demandent à DIEU - Exalté soit-IL - chaque jour est Ali (AS) et ses successeurs[26].

-    Le savoir d’Ali : le Prophète (PSLF) a rappelé aux gens à plusieurs reprises : « Je suis la Cité du Savoir et Ali en est sa porte ; donc celui qui veut [acquérir] le savoir alors qu’il y accède par sa porte (alors qu’il vienne à la porte) »[27]. 

-    L’enseignant du Coran : le Prophète (PSLF) a explicitement dit au peuple que quiconque souhaiterait comprendre le Saint Coran et gagner en guidance après lui (PSLF) devrait se référer à son successeur, c’est-à-dire Ali ibn Abi Talib (AS) : 

« Ali [est] mon successeur sur ma nation et [mon successeur] sur l’interprétation du Livre de DIEU Tout-Puissant »[28]. Il (AS) est le commandeur du Coran qui guidera le peuple par l’intermédiaire du Coran[29]. [Le Prophète (PSLF) a expliqué que] si une partie du Coran n’est pas claire pour quelqu’un et qu’il ne l’a pas étudiée auprès de lui (PSLF), il doit se référer à [Ali (AS)] car celui-ci possède, comme le Prophète (PSLF), l’intégralité de la connaissance du Coran[30]. « Ali est avec le Coran et le Coran est avec Ali, et ils [ces deux-là] ne se sépareront pas [l’un de l’autre] jusqu’à ce qu’ils me répondent au Bassin (Al Hawdh) »[31]. 

-    Le Nafs du Prophète : le Prophète (PSLF) n’a laissé aucune place au doute, pour ses amis comme ses ennemis qu’Ali (AS) était la prunelle de ses yeux, son confident de confiance, son héritier et son successeur. Plus important encore, comme le confirme le Saint Coran[32], Ali ibn Abi Talib (AS) a atteint le rang de Nafs (le Même) du Prophète (PSLF). 

-    La proclamation du Prophète (PSLF) à Ghadir : comme mentionné, le Prophète (PSLF) avait parlé d’Ali (AS) et de ses successeurs dès les premiers jours de sa mission. Toutefois, il a rappelé leur statut spécial auprès de DIEU - Exalté soit-IL - durant la dernière année de sa vie, lorsqu’il a rassemblé tout le monde dans un lieu appelé « Ghadir Khumm ». Le Prophète (PSLF) a officiellement présenté Ali (AS) et ses 11 descendants comme les drapeaux de la Guidance, le Droit Chemin et les successeurs après lui, et ce, en présence de cent vingt mille Musulmans de différentes villes et tribus. Voici le résumé de ce qu’il (PSLF) a dit à Ghadir :

Quiconque cherche le salut et la guidance doit suivre ces douze personnes qui ont été choisies par DIEU - Exalté soit-IL - pour succéder à Son dernier Prophète.[33]

 Les vertus d’Ali (AS) sont bien plus nombreuses que les cas cités. Agir en toute justice[34], être avec le peuple[35], prendre soin des orphelins[36], faire preuve de générosité[37] et défendre les opprimés[38], font partie des autres caractéristiques distinctives d’Ali ibn Abi Talib (AS) dont ont témoigné à la fois ses amis et ses ennemis. En définitive, au-delà de tous les traits et avantages uniques d’Ali ibn Abi Talib (AS), il convient de noter qu’il a été choisi par DIEU LUI-Même[39] - Exalté soit-IL. 

Quelle motivation et quelle raison plus fortes peut-on avoir pour accepter Ali (AS) que celles de satisfaire et de suivre Les Ordres de DIEU Exalté soit-IL ?

     

Déviances par rapport au Chiisme 

Bien que DIEU Tout-Puissant ait choisi Ali ibn Abi Talib (AS) comme successeur de Son Prophète (PSLF), et même si l’ultime Prophète (PSLF) n’a pas laissé sa Nation sans gardien et a fait prêter serment d’allégeance et de bienveillance envers Ali ibn Abi Talib (AS) à de nombreux Musulmans au cours de sa vie[40], un groupe a conspiré pour empêcher la succession d’Ali (AS).

Immédiatement après le décès du Prophète (PSLF), alors que son noble corps n’était pas encore enterré[41], quelques personnes qui cherchaient le pouvoir ainsi qu’un groupe qui était jaloux d’Ali (AS) se sont secrètement réunis à l’extérieur de la ville afin de choisir quelqu’un parmi eux pour diriger les Musulmans. Après plusieurs altercations et de longues disputes[42], une personne en est sortie victorieuse et a été présentée comme successeur du Prophète (PSLF).

Même si deux mois et demi auparavant[43], les Musulmans avaient prêté allégeance à Ali ibn Abi Taleb (AS) en présence du Prophète (PSLF) en tant que Gardien désigné par DIEU - Exalté soit-IL - pour les Musulmans et avaient promis à DIEU - Exalté soit-IL - de ne pas rompre leur allégeance, ils finirent par l’abandonner (revenir sur leur engagement) en raison d’une combinaison de promesses matérielles, de menaces et d’intimidation[44]. 

Ces évènements aboutirent à la séparation entre les Musulmans, conduisant finalement à la scission entre Sunnites et Chiites. Ceux qui maintinrent leur croyance dans la succession et le commandement d’Ali ibn Abi Talib (AS) par La Volonté de DIEU - Exalté soit-IL - furent connus sous le nom de « Chiites d’Ali » (ou « Partisans d’Ali »).

Alors qu’il semble que le chemin de la séparation entre le Sunnisme et le Chiisme ait commencé avec le problème de la gouvernance et de la politique, il s’est progressivement poursuivi (dans certains éléments) des fondements de la croyance, de la culture et des pratiques. Cela est dû au fait que les Chiites se référaient à Ali (AS) et aux Imams consécutifs (AS) choisis par DIEU - Exalté soit-IL - concernant les questions relatives à la croyance et à la jurisprudence. En revanche, les Sunnites suivaient toute personne qui avait vu le Prophète (PSLF) (connu comme étant des Sahaba ou Compagnons). Cela alors que tous les Sahaba n’avaient pas vu leur justice, leur véracité et leur connaissance confirmées par DIEU - Exalté soit-IL - et Son Prophète (PSLF). L’Histoire témoigne du fait que les Sahaba avaient parfois des lacunes dans leurs connaissances des règles religieuses de base[45]. 

Les principes fondamentaux de la croyance et de la jurisprudence chiites sont d’origine divine et sont en harmonie avec l’Aql et le Wejdan (ces mots sont définis en détail dans le chapitre suivant). Cependant, en raison de la pression extrême exercée par les Califes et que subissaient les Chiites, ces derniers étaient toujours en minorité et leurs croyances restaient méconnues du monde.

Dans ces chapitres, nous tenterons de présenter un résumé des fondements de la croyance chiite afin que le monde puisse se familiariser avec la vérité de l’Islam et du Chiisme.

    

Principaux points du chapitre 1: 

    Le sens littéral de « Chiite » est assistant, celui qui accompagne, ou partisan. Avec le temps, cette expression a pris une connotation plus spécifique et n’a été utilisée que pour désigner les disciples d’Ali ibn Abi Talib (AS). 

    Le fondateur du Chiisme dans l’Islam est le Prophète lui-même (PSLF). 

   Ali ibn Abi Talib (AS) a été, au-delà de tous ses traits et avantages uniques qui le placent au-dessus de tous les gens de son temps, choisi par DIEU - Exalté soit-IL - comme successeur du Prophète (PSLF). 

    Bien que les Musulmans aient prêté allégeance à Ali (AS) en présence du Prophète (PSLF), certaines personnes ont abjuré en raison de promesses mondaines et d’autres ont abjuré en raison de menaces et d’intimidations. 

    Le chemin de séparation entre les Sunnites et les Chiites a commencé par la question de la gouvernance et de la politique, mais s’est ensuite élargi (à certains éléments) des fondements de la croyance, de la culture et des pratiques. 

    Comme les Chiites étaient soumis à une pression intense de la part des Califes, ils étaient toujours en minorité, leurs partisans et leurs croyances étaient méconnus des peuples à travers le monde. 

     



[1] Qamoos Quran, Volume 4, p. 95 [Farsi] ; Majma ul-Bahrain, Volume 4, p. 356. 

**Saint Coran : Livre des Paroles de DIEU - Exalté soit-IL - révélées au Prophète Mohammad (Paix Sur Lui et sa Famille) 

[2]

«...فَاسْتَغاثَهُ الّذي مِنْ شيعَتِهِ عَلَى الَّذي مِنْ عَدُوِّهِ...» 

«...fāstaghāthahou-lladhī min shī‘atihi ‘ala-lladhī min ‘adouwihi…» 

Interprétation possible : «...et celui qui était de ses Chiites [partisans] l’ [Moïse] appela au secours contre celui qui était de ses ennemis...». Le Saint Coran, Sourate Al-Qasas {28:15}. 

[3]

«وَ إِنَّ‏ مِنْ‏ شِيعَتِهِ‏ لَإِبْراهِيم» 

« wa inna min shī‘atihi la_ibrāhīma » 

Interprétation possible : « Et certes parmi ses Chiites [partisans] fut Abraham ». Le Saint Coran, Sourate As-Saffat {37:83}. 

[4] Une marque de respect islamique honorifique envers les précédents Prophètes, les Imams et la fille du Prophète Mohammad (PSLF). C’est l’abréviation de la phrase arabe Alayhi Salam, signifiant « que la Paix soit sur lui/elle ».

[5] Abréviation de « Paix Sur Lui et sa Famille ». 

[6] Par exemple, divers chercheurs et historiens décrivent les Chiites ainsi :

-    Abu al-Hassan al-Ash’ari (théologien et fondateur de l’École Ash’ariau IIIème et IVème siècles AH) a dit :

وانّما قيل لهم الشيعة ؛ لانّهم شايعوا عليا و يقدمونه على سائر اصحاب رسول اللَّه صلى ‌الله ‌عليه ‌و آله ‌و سلم 

Ce qui signifie : « Et ils furent surnommés les Chiites (les partisans) ; parce qu’ils ont suivi le parti d’Ali (AS) et qu’ils l’ont fait prévaloir sur tous les compagnons du Messager de DIEU (Mohammad) que DIEU prie sur lui et sa famille et [leur accorde le] Salut ». Dans : Maqalat al-Islamiyin, p. 65. 

-    Shahrestani (historien et théologien de Shafi’i Ash’ari au VIème siècle AH) a dit : 

الشيعة هم الّذين شايعوا عليا على الخصوص وقالوا بإمامته وخلافته نصا ووصية 

Ce qui signifie : « Les Chiites (partisans) sont ceux qui ont suivi le parti d’Ali (AS) exclusivement et qui ont accepté son Imamat et son Califat suite aux Textes et au Testament ». Dans : Al Milal wa al-Nihal, Volume 1, p. 108. 

-    Ibn Khaldoun (historien sunnite, sociologue malikite du VIIIème siècle AH) a écrit : 

الشيعة لغة هم الصحب و الأتباع و يطلق في عرف الفقهاء و المتكلمين من الخلف و السلف على أتباع علي و بنيه 

Ce qui signifie : « Littéralement, les “Chiites” sont les compagnons et les suiveurs mais dans l’usage des juristes et des érudits, de tout temps, ils sont connus en tant que suiveurs d’Ali (AS) et ses fils ». Dans : Muqaddimah of Ibn Khaldun, p. 138. 

-   Sheikh Mufid (juriste et savant chiite des IVème et Vème siècles AH) a dit : 

الشيعة من شايع عليا وقدمة على اصحاب رسول اللَّه صلى ‌الله ‌عليه‌ و آله ‌و سلم اعتقد انّه الامام بوصية من

رسول اللَّه صلى ‌الله‌ عليه ‌و آله ‌و سلم وبارادة من اللَّه تعالى ايضا 

Ce qui signifie : « Les Chiites sont ceux qui ont suivi le parti d’Ali (AS) et l’ont placé devant les compagnons du Messager de DIEU - que DIEU prie sur lui et sa famille et [leur accorde le] Salut, ils ont estimé qu’il (Ali) est l’Imam par testament du Messager de DIEU - que DIEU prie sur lui et sa famille et [leur accorde le] Salut - et aussi par Volonté de DIEU Exalté soit-IL ». Dans : Huwiyat al-Tashayu, p. 12, comme rapporté par Sheikh Mufid.

NdT : Autrement dit, l’Imam Ali (AS) a été privilégié par rapport aux autres compagnons du Prophète (PSLF) et a été désigné en tant qu’Imam par DIEU - Exalté soit-IL - et son Prophète (PSLF). 

[7] Au cours de la dernière année de sa vie, le Prophète Mohammad (PSLF) a invité les Musulmans de toute la Péninsule Arabique à se rassembler dans un lieu connu sous le nom de « Ghadir » pour communiquer un important Message de DIEU. Pendant ce jour, par Ordre de DIEU, le Prophète (PSLF) a présenté Ali ibn Abi Talib (AS) et 11 hommes de sa descendance comme étant ses successeurs. L’évènement de Ghadir a été rapporté tant dans les sources chiites que dans les livres sunnites. Par exemple, voir : Hakim Neyshabouri, Al-Mustadrak, Volume 3, p. 109-110 ; Sunan ibn Majah, Volume 1, p. 43, Hadith 116 ; Bihar al-Anwar, Volume 21, p. 383, Hadith 10 ; comme rapporté dans I’lam al-Wara. 

[8] Par exemple, certains historiens sunnites considèrent que le Chiisme a commencé avec les évènements de Saqifa. C’est le cas d’Ibn Khaldoun, dans son ouvrage Tarikh ibn Khaldoun, Volume 3, p. 364 (Saqifa est le nom du lieu où un groupe de personnes s’est réuni en secret, le jour de la mort du Prophète (PSLF). Ces personnes ont conspiré pour nommer quelqu’un parmi eux comme Calife, à la place d’Ali ibn Abi Talib (AS). Et ce, malgré le fait qu’Ali (AS) ait été choisi par DIEU - Exalté soit-IL - et son Prophète (PSLF) comme successeur de ce dernier et malgré le serment d’allégeance préalablement prêté par le peuple à Ali (AS)). D’autres considèrent la création du Chiisme comme un produit de la mort d’Othman, c’est le cas d’Ibn Hazm Al-Andalusi, dans Al-Fasl, Volume 2, p. 78. 

[9] Le verset cité se trouve dans la Sourate Al-Bayyinah {98:7}. Le récit [arabe] est comme suit : 

«و أخرج ابن عساكر عن جابر بن عبد الله قال كنا عند النبي صلى الله عليه و سلم فاقبل علي فقال النبي صلى الله عليه و سلم و الذي نفسي بيده ان هذا و شيعته لهم الفائزون يوم القيامة و نزلت إِنَّ الَّذِينَ آمَنُوا وَ عَمِلُوا الصَّالِحاتِ أُولئِكَ هُمْ خَيْرُ الْبَرِيَّةِ (سوره بيّنه، آيه 7) فكان أصحاب النبي صلى الله عليه و سلم إذا أقبل علي قالوا جاء خير البرية» 

Dans : Ad-Durr al-Manthur Fi Tafsir bil-Ma’thur, Volume 6, p. 379. 

Le contenu de cette narration (sunnite) est aussi abondant dans les livres chiites. Par exemple : Bihar al-Anwar, Volume 65, p. 133 et Tafsir Furat al-Kufi, p. 585, en référence aux versets 6-8 de la Sourate 98 Al-Bayyinah. 

Oum Salama (la femme du Prophète) a aussi rapporté : 

كانت ليلتي وكان النبي صلى ‌الله‌ عليه ‌و آله ‌و سلم عندي فأتته فاطمة فتبعها علي - رض - فقال النبي صلى ‌الله‌ عليه ‌و آله ‌و سلم يا علي! انت واصحابك في الجنة، أنت وشيعتك في الجنة 

Ce qui signifie : « C’était ma nuit et il y avait le Prophète - que DIEU prie sur lui et sa famille et [leur accorde le] Salut - chez moi, puis Fatima est venue vers lui, suivie par Ali - RD (abréviation de radiyallahou anhou signifiant que DIEU soit Satisfait de lui) - alors le Prophète - que DIEU prie sur lui et sa famille et [leur accorde le] Salut - a dit : « Ô Ali ! Toi et tes amis serez au Paradis, toi et tes Chiites serez au Paradis ». Dans : Jami’ al-Bayan, Volume 30, p. 264. 

Le contenu de cette narration (sunnite) existe aussi dans les livres chiites. Par exemple : Bihar al-Anwar, Volume 65, p. 135-136. 

[10] Selon la croyance chiite, tous les ancêtres du Prophète (PSLF) et de l’Imam Ali (AS) étaient monothéistes. Cf. Bihar al-Anwar, Volume 15, p. 117.

[11] Ci-dessous deux exemples d’Abdul Muttalib, le grand-père du Prophète Mohammad (PSLF) et d’Ali (AS), au service du peuple :

-    Abdul Muttalib rétablit le puits de Zamzam qui avait été bouché par un chef de tribu lors d’une guerre tribale. Il permit aux gens d’y puiser de l’eau gratuitement. Dans : Ibn Kathir, al-Bidaya wa al-Nihaya, Volume 2, p. 244 ; Tarikh Yaqubi, Volume 1, p. 206 ; Ibn Hisham, Sira an-Nabawiya, Volume 1, p. 45. 

-    Quand l’un des membres de la famille d’Abdul Muttalib tua un homme juif sous l’effet de la colère, Abdul Muttalib devint furieux, rompit toutes relations avec lui, et s’efforça d’obtenir le prix du sang pour lui et l’apporta à la famille de la victime. Dans : Ibn Athir, Al-Kamil fi al-Tarikh, Volume 2, p. 15. 

[12] Le récit de l’ouverture des murs de la Kaaba et la naissance d’Ali ibn Abi Talib (AS) à l’intérieur de la Maison de DIEU a été confirmé et considéré crédible par les historiens et narrateurs aussi bien chiites que sunnites. À titre d’exemples, citons les éléments suivants :

-    Hakim Neyshabouri, considéré par tous les grands érudits sunnites comme étant fiable et narrable, a écrit : « Il existe des récits mutawatir selon lesquels Fatimah bint Assad a donné naissance à Ali ibn Abi Talib (AS) dans la Maison de la Kaaba ». Dans : Hakim Neyshabouri, al-Mustadrak alaa al-Sahihain, Hyderabad, Inde, 1324 SH (1925 ap. J.-C.), Volume 3, p. 483 [Farsi]. Un récit mutawatir est une narration qui a été rapportée par un grand nombre de témoins provenant de nombreuses sources différentes, au point que son authenticité ne fait aucun doute. 

-    Mahmud al-Alusi (auteur de Tafsir al-Alusi) a écrit : « La naissance du Commandeur des Fidèles [Imam Ali (AS)] dans la Kaaba est célèbre à travers le monde et est rapportée à la fois dans les livres sunnites et chiites. Il n’a jamais été prouvé que cet honneur a été accordé à quelqu’un d’autre que lui ». Dans : Sarh al-Kharidah al-Ghaybiyah fi Sharh al-Qasidah al-Ayniyah, p. 15.

-    Sheikh Saduq, un érudit chiite, a écrit : « Fatimah bint Assad, la mère du Commandeur des Fidèles [Imam Ali (AS)] ayant atteint son 9ème mois de grossesse, s’avança [devant la Kaaba] alors qu’elle était dans la douleur de l’accouchement et dit : Mon Seigneur, je crois en TOI et en ce qui est venu de TOI par tous les Prophètes et les Livres Divins, j’ai reconnu les paroles de mon ancêtre Abraham (AS), et je reconnais qu’il a construit cette antique maison [la Kaaba], alors pour le bien de celui qui a construit cette maison, et pour l’amour de l’enfant dans mon ventre, donne-moi l’aisance…”. La Kaaba s’est fendue par derrière et Fatimah bint Assad y est entrée et a été cachée des curieux. Le mur s’est ensuite refermé et les gens ont essayé d’ouvrir la serrure de la Maison de DIEU, mais elle ne s’est pas ouverte. Ils ont su que cette affaire venait de DIEU Exalté soit-IL. Puis, après quatre jours, cette Dame est sortie de la Maison, tout en portant le Commandeur des Fidèles dans ses mains ». Dans : Ilal al-Sharayi’, Volume 1, p. 135-136. 

[13] Hakim Neyshabouri, al-Mustadrak alaa al-Sahihain, Volume 3, p. 666, Hadith 6463 ; Ibn Hisham, Sira an-Nabawiya, Volume 1, p. 262 ; Tarikh Tabari, Volume 2, p. 313 ; Ilal al-Sharayi’, p. 169 ; Ibn Shahr Ashub, Manaqib aale Abi Talib, Volume 2, Hadith 179 ; I’lam al-Wara, Volume 1, p. 105. 

[14] La première femme ayant accepté l’Islam fut l’épouse du Prophète, la noble Dame Khadija (AS). Par exemple, voir : Ibn Athir, Usd al-Ghabah fi Ma’rifat al-Sahaba, Volume 5, p. 434 et Bihar al-Anwar, Volume 38, p. 211. 

[15] Ibn Shahr Ashub, Manaqib aale Abi Talib, Volume 1, p. 43. 

[16] Se référer aux sources suivantes, considérées comme crédibles par les Sunnites : Tabari, Tarikh, Volume 2, p. 62-63 ; Ibn Athir, al-Kamil fi al-Tarikh, Volume 2, p. 40-41 ; Ahmad ibn Hanbal, Musnad, Volume 1, p. 111. Se référer également aux sources suivantes, considérées comme crédibles par les Chiites : Bihar al-Anwar, Volume 18, p. 215-216 ; Ilal al-Sharayi’, Volume 1, p. 170. 

[17] Par exemple, le Jour de Ghadir, le Prophète (PSLF) a montré Ali ibn Abi Talib (AS) à toutes les personnes présentes et a dit : 

مَعاشِرَ النّاسِ، […] هُوَالتَّقِي النَّقِي الْهادِي الْمَهْدِي 

Ce qui signifie : « Ô gens, [...] il est le pur, le pieux, le guide de la guidance ». Dans : Bihar al-Anwar, Volume 37, p. 210. 

[18]

إِنَّما يُرِيدُ اللَّهُ لِيُذْهِبَ عَنْكُمُ الرِّجْسَ أَهْلَ الْبَيْتِ وَ يُطَهِّرَكُمْ تَطْهِيرا ...

Interprétation possible : « … Certes, DIEU ne veut qu’éloigner la souillure de vous Ahlul Bayt [gens de la maison (du Prophète)] et vous purifier par une purification [totale] ». Le Saint Coran, Sourate Al-Ahzab {33:33}. 

Des dizaines d’érudits sunnites rattachent la révélation de ce verset au Prophète (PSLF), à sa fille Fatima al-Zahra (AS), à Ali ibn Abi Talib (AS), à Hassan (AS) et à Hussein (AS), et attestent de leur pureté et de leur absence de péché en se basant sur ce verset. Par exemple, dans son Sahih, Tirmidhi rapporte de Umar ibn Abu Salama que : « Lorsque le verset de la Purification {33:33} fut révélé au Prophète (PSLF) dans la maison d’Oum Salama, le Prophète invita Ali, Fatima, Hassan et Hussein, tira son manteau sur eux et dit : “Ô mon Seigneur ! Ce sont mes Ahlul Bayt [les Gens de ma maison]. Alors éloigne d’eux l’impureté et le mal et rends-les purs.” ». Dans : Tirmidhi, Sahih, Volume 5, p. 327. Pour des exemples de sources chiites, voir : Tafsir Borhan, Volume 4, p. 442, en référence au verset 33 de la Sourate 33 Al-Ahzab. 

[19] Ali (AS) était parmi ceux qui restaient à côté du Prophète (PSLF) quand tous les autres fuyaient le champ de bataille, pour tenir son serment envers le Prophète (PSLF) jusqu’à la mort. Il avait participé à chacune des batailles du Prophète (PSLF) à l’exception de la bataille de Tabouk, à l’occasion de laquelle le Prophète (PSLF) lui avait demandé de rester à Médine pour veiller sur sa famille. Dans : Tabaqat Ibn Sa’d. Traduit par Mahmoud Mahdavi Damghani [Farsi], Volume 3, p. 16. 

[20] Le verset suivant du Coran a été révélé pour louer cette action d’Ali ibn Abi Talib (AS) : 

وَمِنَ النَّاسِ مَن يَشْرِى نَفْسَهُ ابْتِغَاءَ مَرْضَاتِ اللَّهِ وَاللَّهُ رَءُوفٌ بِالْعِبَادِ 

Interprétation possible : « Et parmi les gens, il y a celui qui se sacrifie, recherchant l’Agrément de DIEU, et DIEU est Compatissant envers Ses serviteurs ». Le Saint Coran, Sourate Al-Baqarah {2:207}. 

À propos de ce verset, il est dit dans les sources sunnites qu’il a été révélé au sujet d’Ali (AS), lorsque le Prophète de DIEU (PSLF) s’est réfugié avec Abou Bakr dans une grotte à l’abri des polythéistes et qu’Ali (AS) a dormi dans le lit du Prophète. Dans : Hakim Neyshabouri, Al-Mustadrak alaa al-Sahihain, Volume 3, p. 4. De même, Ibn Abi Al-Hadid a dit que tous les commentateurs racontent que ce verset {2:207} a été révélé au sujet d’Ali (AS), pendant la nuit où il a dormi dans le lit du Prophète. Dans : Ibn Abi Al-Hadid, Sharh Nahj al-Balagha, Volume 13, p. 262. 

Tous les érudits chiites considèrent également que ce verset a été révélé au sujet du Commandeur des Fidèles, pendant la nuit où Ali (AS) a dormi dans le lit du Prophète pour lui sauver la vie. Par exemple, voir : Al-Toussi, Al-Amali, p. 446 et Ibn Shahr Ashub, Manaqib aale Abi Talib, Volume 2, p. 64-65.

[21]

عَلِيٌّ مَعَ الْحَقِّ وَ الْحَقُّ مَعَ عَلِي 

Ce qui signifie : « Ali est avec la vérité et la vérité est avec Ali ». Dans : Ibn Asakir, Tarikh Dimashq, Volume 42, p. 449 ; Bihar al Anwar, Volume 38, p. 28.

[22]

اَللَّهُمَّ أَدِر الْحَقَّ مَعَهُ حَيْثُ دَارَ 

« Mon DIEU, oriente la vérité avec lui (Ali) là où il s’oriente ». Dans : Hakim Neyshabouri, Al-Mustadrak alaa al Sahihain, Volume 3, p. 134 ; Fakhr Razi, Tafsir al-Kabir, Volume 1, p. 205 ; Al-Haskani, Shawahid al-Tanzil, Volume 1, p. 246. 

[23] Par exemple, les versets suivants ont été révélés concernant le statut de l’Imam Ali (AS) et son sacrifice [mais également celui de sa famille : Fatima (AS), Hassan (AS) et Hussein (AS)] : 

وَ يُطْعِمُونَ الطَّعَامَ عَلىَ‏ حُبِّهِ مِسْكِينًا وَ يَتِيمًا وَ أَسِيرًا ۝ إِنَّما نُطْعِمُكُمْ لِوَجْهِ اللَّهِ لَا نُرِيدُ مِنكُمْ جَزَاءً وَ لَا شُكُورًا 

Interprétation possible : « Et ils donnent la nourriture**, sur [au détriment de] son amour, au pauvre et à l’orphelin et au prisonnier ۝ [en disant] Certes nous vous nourrissons pour la Face de DIEU, nous ne voulons de votre part ni rétribution ni remerciement ». Le Saint Coran, Sourate Al-Insan {76:8-9}. 

**Littéralement : « ils nourrissent de nourriture ». 

الَّذِينَ يُنفِقُونَ أَمْوَالَهُم بِالَّيْلِ وَ النَّهَارِ سِرًّا وَ عَلَانِيَةً فَلَهُمْ أَجْرُهُمْ عِندَ رَبِّهِمْ وَ لَا خَوْفٌ عَلَيْهِمْ وَ لَا هُمْ يَحْزَنُونَ 

Interprétation possible : « Ceux qui dépensent leurs biens, de nuit et de jour, en secret et ouvertement, alors ils ont leur récompense auprès de leur Seigneur et nulle crainte sur eux et ils ne seront pas attristés ». Le Saint Coran, Sourate Al-Baqarah {2:274}. 

[24]

إِنَّمَا مَثَلُ أَهْلِ بَيْتِي فِيكُمْ كَمَثَلِ سَفِينَةِ نُوحٍ مَنْ رَكِبَهَا نَجَا وَ مَنْ تَخَلَّفَ عَنْهَا غَرِق‏ 

Ce qui signifie : « Certes, l’exemple de mes Ahlul Bayt [des Gens de ma maison] parmi vous est comme l’exemple de l’Arche de Noé, qui monte à son bord est sauvé et qui reste en arrière se noie ». Dans : Bihar al-Anwar, Volume 23, p. 105. 

مَثَلُ أَهْلِ بَيْتِي مَثَلُ سَفِينَةِ نُوحٍ مَنْ رَكِبَهَا نَجَا وَ مَنْ تَخَلَّفَ عَنْهَا زُخَّ فِي النَّار 

Ce qui signifie : « L’exemple de mes Ahlul Bayt [des Gens de ma maison] est l’exemple de l’Arche de Noé, qui monte à son bord est sauvé et qui la délaisse sera jeté dans le feu ». Dans : Ibn Athir, al-Nihaya, en référence à “زخّ”.

Ce hadith a été rapporté par huit compagnons, sept Tabi`un (la génération de Musulmans qui est venue après le Prophète (PSLF) mais en même temps que certains compagnons) et cent cinquante érudits sunnites. 

[25] L’une des phrases, tirée de la Sourate Al-Fatiha qui est récitée dans les prières quotidiennes, est :

اِهْدِنَا الصِّراطَ الْمُسْتَقِيم‏ 

Interprétation possible : « [Ô DIEU,] Guide-nous sur le Droit Chemin ». Le Saint Coran, Sourate Al-Fatiha {1:6}. 

[26] Le Jour de Ghadir, le Prophète (PSLF) a dit au peuple : 

مَعاشِرَ النّاسِ، أَنَا صِراطُ الله الْمُسْتَقيمُ الَّذي أَمَرَكُمْ بِاتِّباعِهِ، ثُمَّ عَلِي مِنْ بَعْدي، ثُمَّ وُلْدي مِنْ صُلْبِهِ أَئِمَّةُ 

يَهْدونَ إِلَى الْحَقِّ وَ بِهِ يَعْدِلونَ 

C’est-à-dire : « Ô gens, je suis le Droit Chemin de DIEU qu’IL vous a ordonné de suivre, puis Ali l'est après moi, puis les enfants de ma lignée sont les Imams [les dirigeants], qui guident vers la vérité et par celle-ci exercent la justice » (la partie en vert est tirée du Saint Coran, Sourate Al-A’raf {7:181}). Dans : Bihar al-Anwar, Volume 37, p. 212. 

[27]

أَنَا مَدِينَةُ الْعِلْمِ وَ عَلِيٌّ بَابُهَا فَمَنْ أَرَادَ الْعِلْمَ فَلْيَأْتِها مِن بَابِها (‏‏فَلْيَأْتِ الْبَاب) 

Ce qui signifie : « Je suis la Cité du Savoir et Ali en est sa porte ; donc celui qui veut [acquérir] le savoir alors qu’il y accède par sa porte (alors qu’il vienne à la porte) ». Dans : Hakim Neyshabouri, al-Mustadrak alaa al- Sahihain, Volume 3, p. 136 ; Bihar al-Anwar, Volume 40, p. 203. 

[28]

هَذا عَليّ [...] خَلِيفَتِي على أُمَّتِي و على تفسيرِ كِتابِ اللهِ عَزَّ وجَلّ 

Ce qui signifie : « Voici Ali [...] mon successeur sur ma nation et [mon successeur] sur l’interprétation du Livre de DIEU Tout-Puissant ». Dans : Bihar al-Anwar, Volume 37, p. 209. 

[29]

الْقُرْآنُ إِمَامٌ هُدًى وَ لَهُ قَائِدٌ يَهْدِي إِلَيْهِ‏ 

Ce qui signifie : « Le Coran est un dirigeant de guidance et il a un commandeur qui guide vers lui ». Dans : Bihar al-Anwar, Volume 22, p. 487. 

[30]

فَمَنْ عَمِيَ عَلَيْهِ مِنْ عَمَلِهِ شَيْ‏ءٌ لَمْ يَكُنْ عَلِمَهُ مِنِّي وَ لَا سَمِعَهُ فَعَلَيْهِ بِعَلِيِّ بْنِ أَبِي طَالِبٍ فَإِنَّهُ قَدْ عَلِمَ كَمَا قَدْ عَلِمْتُهُ 

Ce qui signifie : « Donc qui s’aveugle (a un doute) sur une chose concernant sa pratique qu’il n’a pas apprise de moi et qu’il n’a pas entendue, alors il doit [se référer] à Ali ibn Abi Taleb, car il a certes appris comme je lui ai appris ». Dans : Bihar al-Anwar, Volume 2, p. 260. 

[31]

عَلِيٌّ مَعَ الْقُرْآنِ وَ الْقُرْآنُ مَعَ عَلِيٍّ لَنْ يَفْتَرِقَا حَتَّى يَرِدَا عَلَيَّ الْحَوْض‏ 

Ce qui signifie : « Ali est avec le Coran et le Coran est avec Ali, et ils [ces deux-là] ne se sépareront pas [l’un de l’autre] jusqu’à ce qu’ils me répondent au Bassin (Al Hawdh) ». Dans : Hakim Neyshabouri, al Mustadrak alaa al-Sahihain, Volume 1, p. 34 ; Bihar al-Anwar, Volume 3, p. 35. 

[32] Dans l’évènement de Moubahala, DIEU - Exalté soit-IL - se réfère à l’Imam Ali (AS) comme étant le Même (Nafs) du Prophète (PSLF). L’évènement de Moubahala fut un évènement important et bien connu des débuts de l’Islam, au cours duquel le Prophète (PSLF) et sa famille (les Ahlul Bayt) furent confrontés à un groupe de Chrétiens du Najran (le Yémen actuel) afin d'invoquer une Moubahala (une Malédiction Divine) sur le groupe qui ne disait pas la vérité. Le Saint Coran dit au Prophète (PSLF), à propos de cette rencontre : 

فَمَنْ حَآجَّكَ فِيهِ مِن بَعْدِ مَا جَاءكَ مِنَ الْعِلْمِ فَقُلْ تَعَالَوْاْ نَدْعُ أَبْنَاءنَا وَأَبْنَاءكُمْ وَنِسَاءنَا وَنِسَاءكُمْ وَأَنفُسَنَا وأَنفُسَكُمْ
ثُمَّ نَبْتَهِلْ فَنَجْعَل لَّعْنَةُ اللّهِ عَلَى الْكَاذِبِينَ
 

Faman ājjaka fīhi min baʻdi mā jā_aka mina-lʻilmi faqoul taʻālaw nadʻou abnā_anā wa abnā_akoum wa nisā_anā wa nisā_akoum wa anfoussanā wa anfoussakoum thoumma nabtahil fanajʻal laʻnata-Llāhi ʻala-lkādhibīna

Interprétation possible : « Donc qui dispute avec toi sur cela [au sujet du Prophète Jésus (AS)] après ce qui t’est parvenu de savoir [de la part de DIEU, à ce sujet], alors dis : “Venez, convoquons nos fils et vos fils, nos femmes et vos femmes, nous-mêmes et vous-mêmes, puis proférons exécration réciproque afin de susciter la Malédiction de DIEU contre les menteurs” ». Le Saint Coran, Sourate Āl ‘Imrān {3:61}. 

Les Chiites et les érudits s’accordent tous à dire que la signification du mot « nous-mêmes » (anfoussana) dans ce verset est Ali ibn Abi Talib (AS). Par exemple, Ahmad ibn Hanbal rapporte : 

و لمّا نزلت هذه الاية « نَدعُ ابْناءَنا وابْناءَكُمْ » دعا رسول اللَّه صلى ‌الله‌ عليه ‌و آله‌ و سلم عليا و فاطمة و حسنا و حسينا رضوان اللَّه عليهم اجمعين، فقال : اللّهمّ هؤلاء اهلي 

C’est-à-dire : « Et lorsque ce verset fut descendu [révélé], “convoquons nos fils et vos fils” le Messager de DIEU - que DIEU prie sur lui et sa famille et [leur accorde le] Salut - convoqua Ali, Fatima, Hassan et Hussein - que l’Agrément de DIEU soit sur eux tous - puis il dit : “Mon DIEU, ceux-là sont ma famille” ». Dans : Ahmad ibn Hanbal, Musnad, Volume 1, p. 185. 

Voir également : Sahih Muslim, Volume 7, p. 120. 

Un exemple parmi les sources chiites, lorsque l’Imam Moussa Al-Kazhem (AS), le septième successeur du Prophète (PSLF), a déclaré : 

فكان تأويل أبنائنا الحسن و الحسين، و نسائنا فاطمة، و أنفسنا علي بن أبي طالب (عليهم السلام) 

C’est-à-dire : « Ainsi [dans le verset,] la signification de “nos fils” était Hassan et Hussein, et [la signification] de “nos femmes” [était] Fatima, et [la signification] de “nous-mêmes” [était] Ali ibn Abi Talib (que la paix soit sur eux) ». Dans : Tafsir Borhan, Volume 1, p. 630-631, en référence au verset 61 de la Sourate 3 Āl ‘Imrān. 

[33]Se référer au texte du Sermon de Ghadir. Par exemple, ce jour-là, le Prophète (PSLF) a déclaré : 

مَعَاشِرَ النَّاسِ‏ مَنْ يُطِعِ اللَّهَ وَ رَسُولَهُ‏ وَ عَلِيّاً وَ الْأَئِمَّةَ الَّذِينَ ذَكَرْتُهُمْ‏ فَقَدْ فازَ فَوْزاً عَظِيماً 

C’est-à-dire : « Ô gens, quiconque obéit à DIEU, son Prophète, Ali et les Imams que j’ai rappelés alors il a donc triomphé d’un triomphe grandiose » (la partie en vert est tirée du Saint Coran, Sourate Al-Ahzab {33:71}). Dans : Bihar al-Anwar, Volume 3, p. 217. 

[34] Un exemple de la justice d’Ali ibn Abi Talib (AS) peut être vu dans le récit d’Abi Al-Hadid le Mu’tazila, qui a dit : 

آكد الأسباب في تقاعد العرب عن أمير المؤمنين (ع) أمر المال فإنه لم يكن يفضل شريفا على مشروف و لا عربيا على عجمي و لا يصانع الرؤساء و أمراء القبائل كما يصنع الملوك و لا يستميل أحدا إلى نفسه و كان معاوية بخلاف ذلك فترك الناس عليا و التحقوا بمعاوية 

Ce qui signifie : « La cause certaine (parmi d’autres) de l’abandon des Arabes à l’égard du Commandeur (Prince) des Croyants [titre de l’Imam Ali] (AS) fut une affaire de richesse, effectivement il ne privilégiait pas un honorable sur un honoré, ni un Arabe sur un non-Arabe, il ne flagornait** pas les chefs et les princes des tribus comme le faisaient les rois et il n’utilisait personne à part lui-même, tandis que Mouawiya était tout le contraire de cela, les gens ont délaissé Ali et ont donc suivi Mouawiya ». Dans : Ibn Abi Al-Hadid, Sharh Nahj al-Balagha, Volume 2, p. 197. 

**Flagorner (définition du TLFi sur le site du CNRTL) : flatter bassement, avec insistance et de façon généralement intéressée. 

NdT : Autrement dit, ce qui avait éloigné les gens de l’Imam Ali (AS) était sa justice dans la répartition des richesses car il ne donnait pas aux nobles un avantage sur tous les autres. Il n’attirait personne vers lui en utilisant le Trésor public. Au contraire, c’est Mouawiya qui utilisait le Trésor public pour séduire le peuple qui allait ainsi après lui. 

[35] Un exemple de la conduite d’Ali ibn Abi Talib (AS) avec le peuple peut être relevé dans ses instructions à l'un des responsables de son gouvernement, lorsqu’il a déclaré : 

فَاخْفِضْ لَهُمْ جَنَاحَكَ وَ أَلِنْ لَهُمْ جَانِبَكَ وَ ابْسُطْ لَهُمْ وَجْهَكَ وَ آسِ بَيْنَهُمْ فِي اللَّحْظَةِ وَ النَّظْرَةِ حَتَّى لَا يَطْمَعَ الْعُظَمَاءُ فِي حَيْفِكَ لَهُمْ وَ لَا يَيْأَسَ الضُّعَفَاءُ مِنْ عَدْلِكَ عَلَيْهِمْ 

Ce qui signifie : « Abaisse ton aile pour eux, agis humblement envers eux, rends ton visage souriant pour eux, sois pondéré entre eux dans la remarque et le regard afin que les puissants ne convoitent pas ton injustice à leur profit et que les faibles ne désespèrent pas de ta justice envers eux ». Dans : Nahj al-Balagha, Lettre 27 (numérotation de Subhi Saleh), p. 383 ; Ibn Abi Al-Hadid, Sharh Nahj al-Balagha, Volume 15, p. 163. 

NdT : Autrement dit, il faut être humble, agréable, délicat, doux, gentil et traiter les gens d’égal à égal. 

[36] Ali ibn Abi Talib (AS) faisait preuve de gentillesse et de courtoisie envers les orphelins, si bien que lorsque les gens voyaient cela, ils souhaitaient être à la place de l’orphelin.

رَأَيْتُ عَلِيّاً (ع) يَدْعُو الْيَتَامَى فَيُطْعِمُهُمُ الْعَسَلَ حَتَّى قَالَ بَعْضُ أَصْحَابِهِ لَوَدِدْتُ أَنِّي كُنْتُ يَتِيما 

Ce qui signifie : « J’ai vu Ali (AS) appeler les orphelins pour les nourrir de miel, au point que l’un de ses compagnons a dit : j’aurais aimé être orphelin ». Dans : Bihar al-Anwar, Volume 41, p. 29. 

Dans son testament, il a fortement insisté sur la prise en charge des orphelins, en disant :

اللَّهَ اللَّهَ فِي الْأَيْتَامِ فَلَا تُغِبُّوا أَفْوَاهَهُمْ وَ لَا يَضِيعُوا بِحَضْرَتِكُم 

Ce qui signifie : « [Par] DIEU, [par] DIEU, [prenez soin] des orphelins, ne vous absentez pas de leur bouche et qu’ils ne se perdent pas (qu’ils ne soient pas laissés en perdition) en votre présence ». Dans : Bihar al-Anwar, Volume 72, p. 14. 

NdT : Autrement dit, il faut faire attention à la nourriture et à l’éducation des orphelins. 

[37] La générosité d’Ali ibn Abi Talib (AS) était telle que ses ennemis en ont témoigné. Par exemple, Mouawiya, l’ennemi d'Ali (AS), a répondu avec colère à un homme qui tentait de le flatter en traitant Ali (AS) d’avare : 

وَيْحَك‏ […] لَوْ مَلَكَ بَيْتاً مِنْ تِبْرٍ وَ بَيْتاً مِنْ تِبْنٍ لَأَنْفَدَ تِبْرُهُ قَبْلَ تِبْنِهِ وَ هُوَ الَّذِي كَانَ يَكْنُسُ بُيُوتَ الْأَمْوَالِ وَ يُصَلِّي فِيهَا وَ هُوَ الَّذِي قَالَ يَا صَفْرَاءُ وَ يَا بَيْضَاءُ غُرِّي غَيْرِي‏ 

Ce qui signifie : « Malheur à toi […] s’il [Ali (AS)] possédait une maison [remplie] en or et une maison [remplie] en paille, il épuiserait son or avant sa paille ; c’est lui qui balayait les Maisons des Richesses [Bayt Al-Māl (au pluriel) : Trésor Public Islamique] et qui priait dedans et c’est lui qui a dit : “Ô jaune et ô blanc, séduisez autre que moi” ». Dans : Ibn Abi Al-Hadid, Sharh Nahj al-Balagha, Volume 1, p. 22. 

NdT : Autrement dit, Ali ne thésaurisait pas l’argent du Trésor public, ce dernier était tellement vide qu’il pouvait se tenir en prière dedans. 

[38] Par exemple, lorsque Ali ibn Abi Talib (AS) a été informé qu'un groupe avait volé les bijoux d'une femme juive de force et que le peuple ne l’avait pas défendue, il a déclaré avec une douleur intense : 

ولَقَدْ بَلَغَنِي أَنَّ الرَّجُلَ مِنْهُمْ كَانَ يَدْخُلُ عَلَى الْمَرْأَةِ الْمُسْلِمَةِ وَ الْأُخْرَى الْمُعَاهَدَةِ فَيَنْتَزِعُ حِجْلَهَا وَ قُلُبَهَا وَ قَلَائِدَهَا وَ رِعَاثَهَا، مَا تَمْتَنِعُ مِنْهُ إِلَّا بِالاسْتِرْجَاعِ وَ الِاسْتِرْحَامِ، ثُمَّ انْصَرَفُوا وَافِرِينَ، مَا نَالَ رَجُلًا مِنْهُمْ كَلْمٌ، وَ لَا أُرِيقَ لَهُمْ دَمٌ. فَلَوْ أَنَّ امْرَأً مُسْلِماً مَاتَ مِنْ بَعْدِ هَذَا أَسَفاً، مَا كَانَ بِهِ مَلُوماً بَلْ كَانَ بِهِ عِنْدِي جَدِيرا 

Ce qui signifie : « Ainsi, j’ai appris qu’un homme d’entre eux (soldats de l’armée de Mouawiya) est entré chez la femme musulmane et l’autre dhimmi** (en l’occurrence juive), alors il a arraché ses ornements (ses bracelets et ses chaînes de cheville), ses bijoux les plus dissimulés, ses colliers et ses boucles d’oreille ; elle n’a pu l’interdire que par retrait et par demande de grâce ; puis ils sont partis opulents (avec beaucoup de butins) ; pas un homme d’entre eux n’a reçu une blessure, ni même une goutte de leur sang n’a été versée. Donc si un homme musulman mourrait de chagrin après cela (ce scandale), il n’en serait pas blâmable, bien au contraire, pour moi, il en serait digne [la mort est plus appropriée que vivre avec cela] ». Dans : Bihar al-Anwar, Volume 34, p. 64. 

**Dhimmi : qui fait partie des gens de la dhimma, aussi appelés les « gens du pacte », il s’agit de personnes non-musulmanes protégées par l’Autorité musulmane. 

Et dans son testament, il (AS) a déclaré : 

كُونَا لِلظَّالِمِ خَصْماً وَ لِلْمَظْلُومِ نَاصِراً 

Ce qui signifie : « Soyez un adversaire pour l'oppresseur et un défenseur pour l’opprimé ». Dans : Bihar al-Anwar, Volume 42, p. 245. 

[39] DIEU - Exalté soit-IL - a dit au Prophète (PSLF) que s’il ne présentait pas les 12 successeurs après lui au peuple, il n’aurait pas accompli sa mission. 

يا أَيُّهَا الرَّسُولُ بَلِّغْ ما أُنْزِلَ إِلَيْكَ مِنْ رَبِّكَ وَ إِنْ لَمْ تَفْعَلْ فَما بَلَّغْتَ رِسالَتَهُ وَ اللَّهُ يَعْصِمُكَ مِنَ النَّاس 

Interprétation possible : « Ô toi le Messager, communique ce qui t’a été descendu [révélé] de la part de ton Seigneur, et si tu ne le faisais pas, alors tu n’aurais pas communiqué Son Message, et DIEU te protégera des gens ». Le Saint Coran, Sourate Al-Ma_idah {5:67}. 

Après que le Prophète (PSLF) a précisé qu’Ali ibn Abi Talib (AS) et les 11 Imams après lui ont été choisis par DIEU Exalté soit-IL, une personne dans l'assistance a répondu (avec haine) : « Si tu es en train de dire la vérité, à savoir que ces paroles viennent de DIEU, alors, ô DIEU, jette des pierres sur nous depuis le ciel ou envoie un tourment douloureux de là-haut ». Dès qu’il a dit cela, une pierre est tombée du ciel, l’a frappé à la tête et l’a tué sur le champ. Avec ce miracle, il n’y avait plus aucun doute pour quiconque qu’Ali Ibn Abi Talib (AS) et ses enfants avaient été choisis par DIEU LUI-Même. Cet incident a été raconté aussi bien dans les sources chiites que sunnites. Pour exemple de source chiite, se référer à : Tafsir Borhan, Volume 5, p. 484, en référence au début de la Sourate Al-Ma‘arij {70:1-2-3} : 

بِسْمِ اللَّهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيم 

سَأَلَ سَائِلٌ بِعَذَابٍ وَاقِعٍ ۝ لِلْكَافِرينَ لَيْسَ لَهُ دَافعٌ ۝ مِنَ اللَّهِ ذِى الْمَعَارِجِ 

Interprétation possible : « Au Nom de DIEU, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux, 

Un demandeur a demandé un châtiment inéluctable ۝pour les mécréants, que nul ne saurait repousser ۝ de la part de DIEU, Détenteur des Voies d’Ascension. » 

Pour des exemples de sources sunnites, se référer à : Hafiz Abu 'Ubayd al-Heravi, Tafsir Gharib al-Quran ;Abu Bakr al-Naqqash, Tafsir Shifa' al-Sudur ;Abu Ishaq al-Tha'labi al-Neysabouri, Tafsir al-Kashf wa al-bayan ;al-Hakim Abu al-Qasim al-Haskani, Da'a al-Huda ila ada' al-Haq al-Mawala. 

[40] Le Jour de Ghadir, après avoir désigné Ali (AS) comme son successeur, le Prophète (PSLF) a déclaré : 

مَعَاشِرَ النَّاسِ فَاتَّقُوا اللَّهَ وَ بَايِعُوا عَلِيّاً أَمِيرَ الْمُؤْمِنِينَ صَلَوَاتُ اللَّهِ عَلَيْهِ وَ الْحَسَنَ وَ الْحُسَيْنَ وَ الْأَئِمَّةَ (ع) كَلِمَةً طَيِّبَةً بَاقِيَةً يُهْلِكُ اللَّهُ مَنْ غَدَرَ وَ يَرْحَمُ مَنْ وَفَى فَمَنْ نَكَثَ فَإِنَّما يَنْكُثُ عَلى نَفْسِهِ وَ مَنْ أَوْفى بِما عاهَدَ عَلَيْهُ الله فَسَيُؤْتيهِ أَجْراً عَظيماً

C’est-à-dire : « Ô gens, soyez donc éveillés en DIEU et prêtez serment d’allégeance à Ali, le Prince des Croyants, que les prières de DIEU soit sur lui, et Al-Hassan, et Al-Hussein et les Imams (AS), une bonne parole durable, DIEU anéantit celui qui trahit et IL fait miséricorde à celui qui fait preuve de loyauté, alors quiconque enfreint (le serment) n’enfreint certes qu’à son propre détriment et quiconque honore ce en quoi il s’est engagé envers DIEU, alors IL lui apportera une récompense grandiose » (la partie en vert est tirée du Saint Coran, Sourate Al-Fath {48:10}). Dans : Bihar al-Anwar, Volume 37, p. 216.

[41] Dans la religion islamique, le corps d’une personne décédée doit être rapidement inhumé. Lorsque le Prophète Mohammad (PSLF) quitta ce monde, le groupe de personnes qui cherchait à prendre sa place ne prit même pas le temps de se soucier de son enterrement. 

[42] Les sources historiques montrent explicitement que les conspirateurs de la Saqifa se sont affrontés pour la succession du Prophète (PSLF). Au point que Habab ibn Mundhir, l’un des Ansar, dégaina son épée contre un Muhajir. Saad ibn Ubadah, qui souhaitait également devenir le successeur du Prophète (PSLF), se saisit de la barbe d’Omar ibn Khattab et la tira violemment alors qu’il était presque écrasé sous les pieds du Muhajir. Voir : Tabari, Tarikh al-Umam wa al-Muluk, Volume 3, p. 220-223 ; Halabi, al-Sira al-Halabiya, Volume 3, p. 359 ; Ibn Hisham, as-Sira an-Nabawiya, Volume 4, p. 308-310 ; Ibn Hibban, Sahih Ibn Hibban, Volume 2, p. 152-156.

Note du traducteur [anglais : Ali Mansouri] : [Le terme] Muhajir, qui signifie émigrant, désigne les premiers Musulmans qui ont émigré avec le Prophète Mohammad (PSLF) de la Mecque vers Médine lors de l’évènement connu sous le nom de Hijra (l’Hégire). [Le terme] Ansar, qui signifie ceux qui secourent [et défendent une cause], désigne les habitants de Médine qui ont accueilli les Muhajir dans leurs maisons après leur émigration.

[43] L’évènement de Ghadir et le serment d’allégeance à Ali (AS) se sont produits le 18 Dhu al-Hijjah de l’an 10 AH. Le Prophète (PSLF) a quitté ce monde, 70 jours plus tard, le 28 Safar de l’an 11 AH.

[44] Par exemple, Sheikh Mufid rapporte d’Abu Mikhnaf : 

كان جماعة من الأعراب قد دخلوا المدينة ليمتاروا منها فشغل الناس عنهم بموت رسول الله (ص) فشهدوا البيعة و حضروا الأمر فأنفذ إليهم عمر و استدعاهم و قال لهم خذوا بالحظ و المعونة على بيعة خليفة رسول الله (ص) و اخرجوا إلى الناس و احشروهم ليبايعوا فمن امتنع فاضربوا رأسه و جبينه قال فو الله لقد رأيت الأعراب قد تحزموا و اتشحوا بالأزر الصنعانية و أخذوا بأيديهم الخشب و خرجوا حتى خبطوا الناس خبطا و جاءوا بهم مكرهين إلى البيعة 

Ce qui signifie : « Il y avait un groupe de bédouins arabes qui est entré dans Médine pour s’y approvisionner, mais les gens (les habitants de Médine) n’ont pas fait attention à eux à cause de la mort du Messager deDIEU (PSLF), alors ils (les bédouins arabes) ont témoigné de leur allégeance et ont assisté à l’affaire (la Saqifa) ; puis Omar les a sollicités, les a convoqués et leur a dit : “Prenez [toute] la fortune et l’aide (dont vous avez besoin) en échange du serment d’allégeance au Calife du Messager de DIEU (PSLF), sortez vers les gens et rassemblez-les pour qu’ils prêtent serment d’allégeance ; quant à celui qui se l’interdit, alors frappez-le à la tête et au front” puis il (le narrateur) dit : “par DIEU j’ai donc vu les bédouins arabes boucler leur ceinture et se vêtir de la tenue de Sana’a (ville du Yémen, habillement spécifique à ce lieu), puis ils ont saisi des bâtons et ils sont sortis pour battre les gens de coups (violents) et ils sont revenus avec ces derniers forcés à l’allégeance ». Dans : Sheikh Mufid, al-Jamal, p. 119.

Ibn Abi Al-Hadid Mu’tazili a également écrit : 

و هم محتجزون بالازر الصنعانية لا يمرون باحد إلا خبطوه، و قدموه فمدوا يده فمسحوها على يد ابى بكر يبايعه، شاء ذلك أو ابى 

Ce qui signifie : « Alors qu’ils (les hommes de la tribu de Banu Aslam) étaient enveloppés de la tenue de Sana’a (ville du Yémen, habillement spécifique à ce lieu), ils ne passaient à côté de personne sans le battre (violemment), puis ils le présentaient [à Abou Bakr] et (de force) ils lui faisaient tendre sa main pour l’essuyer sur la main d’Abou Bakr afin de lui faire prêter serment d’allégeance, bon gré mal gré ». Dans : Ibn Abi Al-Hadid, Sharh Nahj al-Balagha, Volume 1, p. 219. 

[45] Par exemple, les sources sunnites et chiites expliquent que le second Calife (Omar ibn Khattab) ne savait pas rendre un verdict légal et correct pour une question religieuse, et ce, dans plusieurs cas ; et lorsque Ali (AS) expliquait le jugement, il (Omar ibn Khattab) déclarait toujours :

لَوْ لَا عَلِيٌ‏ لَهَلَكَ‏ عُمَر 

Ce qui signifie : « S’il n’y avait pas Ali, alors Omar aurait péri ».

Dans l’un de ces cas, Omar a ordonné qu’une femme, ayant donné naissance à un enfant après six mois de grossesse, soit tuée. Le mari de cette femme l’a accusée d’avoir eu des relations avec un autre homme avant leur mariage, signifiant que l’enfant n’était pas le sien. Quand Ali (AS) a appris qu’Omar avait rendu un tel verdict, il est rapidement intervenu et a prouvé, en utilisant le Coran, qu’un enfant pouvait naître prématurément à six mois. Ainsi, la mère innocente a été sauvée de la mort à laquelle l’avait condamnée le verdict erroné d'Omar. Se référer à : Ibn Abd al-Barr, al-Isti’ab, Volume 3, p. 1103 ; Bihar al-Anwar, Volume 30, p. 110-111. 

Au-delà de ces cas, les Compagnons aussi étaient parfois confus quant à la compréhension et l’interprétation correctes des versets du Coran. Par exemple, lorsque Abou Bakr (le premier Calife qui s’est assis sur le siège de la succession du Prophète (PSLF)) a été interrogé sur la signification du verset 31 de la Sourate 80 'Abassa, il ne l’a pas sue et s’est référé à Ali (AS). Dans : Bihar al-Anwar, Volume 40, p. 247.

  

 

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